Le leadership ou la posture du juste
De plus en plus, le leadership s’affirme comme une des priorités pour le succès des entreprises et des organisations. Mais entre nous, c’est quoi un leader et sincèrement qu’est-ce que le leadership ?
A l’heure où nous parlons d’entreprise libérée, de transversalité ou encore d’agilité, l’humain et la connaissance de soi dans sa réalité et non dans l’interprétation de ce que nous croyons savoir de nous et des autres, ne serait-il pas le véritable capital de l’entreprise et des équipes qui la composent ? Alors pourquoi le monde, que dis-je, l’univers de l’entreprise malmène-t-il autant ce capital humain dans son quotidien et le nôtre par la même occasion ?
Pourtant, si l’on prend une des définitions les plus courantes du leadership, cela semble si évident et fondamental pour la vie en entreprise et pourtant cet enjeu ne va de soi :
« La capacité de mobiliser la participation ‘’volontaire ‘’et engagée des personnes et des équipes au regard des objectifs poursuivis. »
J’espère que vous aurez bien noté la notion de ‘’ volontaire ’’. Elle est essentielle. C’est même ce qui rend tout possible et qui donne au leader sa dimension si particulière.
Maintenant, prenez 2 minutes 57 pour visionner cette vidéo de Derek Sivers intitulée « Dancing Guy » (ci-dessous la traduction française de la partie cruciale de cette vidéo inspirante)
Traduction d’une partie de la vidéo : « … premièrement, un leader doit avoir le courage de se lancer tout seul, quitte à paraître ridicule. Le point clef : il doit être confiant et facile à suivre. Voici venir le premier suiveur, son rôle est crucial. Il montre publiquement et à tout le monde comment suivre le leader. Remarquer comment le leader reconnait le suiveur comme un partenaire égal à lui-même. A partir de maintenant, ce n’est plus une question de leadership mais de début d’un groupe. Désormais, ils invitent leurs amis à les rejoindre. Le premier suiveur a un rôle relativement sous-estimé dans la notion de leadership ; car en réalité il doit avoir le courage de s’engager quitte à être lui aussi, à la limite du ridicule. Le premier suiveur transforme celui qui est isolé en un leader. Si le leader peut être considéré comme le « silex », le premier suiveur est l’étincelle qui sert réellement à mettre le feu. Maintenant, voici le second suiveur et c’est un tournant important, cela prouve que le premier a bien fait. Désormais le leader n’est plus tout seul. Ils ne sont plus deux fous mais à trois, ils sont maintenant une foule et une foule c’est reconnu. Un mouvement doit être public, il faut faire en sorte que le public voit beaucoup plus que simplement un leader isolé. Tout le monde a besoin de voir les suiveurs, car les suiveurs en appellent d’autres. Puis, deux nouveaux en appellent trois de plus et ainsi de suite. Là, nous avons le grand moment, c’est le point critique. C’est à cet instant, un mouvement reconnu. Pour tous ceux qui vont se joindre au groupe, ce n’est plus un risque d’en faire partie et il n’y a plus aucune raison pour ne pas suivre le mouvement initial. Ensemble, ils ne seront pas ridicules… »
Si l’une des fonctions du leader consiste à collaborer avec d’autres personnes afin d’identifier et de résoudre les problèmes, sa capacité à accéder aux connaissances requises et à stimuler la réflexion, dépend directement de la confiance qui lui est accordée.
Vous avez dit confiance ?
Confiance et loyauté déterminent ses possibilités d’acquérir la juste information et s’assurer ensuite de la coopération de tout un chacun.
Il s’agit donc bien aujourd’hui, d’une posture. Le leadership comme posture, comme attitude révélant d’un choix personnel. Construit sur les bases de sa propre identité et qui détermine sa relation à soi avant de déterminer sa relation aux autres et au monde qui l’entoure.
L’importance ici, même si certains sont nourries de façon intuitive et presque automatique par ce que certains appellent le ‘’charisme’’, reste pour éveiller la confiance des autres et faire en sorte qu’ils nous suivent, de bien se connaître, tout du moins d’avoir parcouru ce chemin de connaissance de soi pour avoir éclaire un tant soit peu les zones d’ombres qui sont les nôtres. Une fois éclairées et connues, elles sont alors plus faciles à appréhender et à travailler. Le leader aura d’autant plus de capacité à être suivi qu’il suit lui-même un devoir d’exemplarité. Tout du moins professionnellement…
Les 3 grands principes qui font d’un leader une femme ou un homme à suivre en toute confiance :
1• La vision
Le pilote leader est celle ou celui qui, mieux que les autres sait où il faut aller. Diriger c’est aussi choisir. Choisir un cap, une direction…un objectif.
2• La confiance
Le pilote leader est celle ou celui qui sait communiquer sa confiance au groupe. Sa capacité à passer à l’action, à faire. Car son estime d’elle ou de lui est posée et forte. C’est le sens de l’action pour soi et pour les autres.
3• L’adhésion
Le pilote leader est celle ou celui qui parvient à obtenir l’adhésion active, la participation intelligente. Elle ou lui, créer un mouvement autour d’elle ou lui et de ses idées et convictions. Cela afin d’atteindre un objectif visé.
Le leader est donc celle ou celui qui entraîne les autres. Elle ou lui fait preuve de prises d’initiatives. Elle ou lui parle au nom du groupe et sait être suivi.
Oser remettre en cause les habitudes au sein de l’entreprise, innover et favoriser l’état d’esprit positif en affrontant les réticences. Oser entreprendre et être créatif tout en assumant l’exécution de la stratégie malgré la pression des enquêtes et autres constats défaitistes mais rassurants. Oser tout cela dans la réalité d’un marché, d’un secteur, de demandes et d’exigences clients… voilà ce qu’elle et lui, en tant que leader savent encourager pour leurs équipes car elle et lui ont compris que si à plusieurs « on » pouvait aller plus loin, il était bon de savoir comment.
Etre un leader n’est pas donné à tout le monde mais tout le monde peut y travailler, c’est la bonne nouvelle.
C’est le résultat de choix personnels construits sur la base de l’identité et de la personnalité. Alors, elle et lui n’oublieront pas que si la formation, les outils, le savoir-faire sont importants, le matériau premier du leadership est l’individu en tant que tel. Développer son leadership, c’est développer ce que nous sommes personnellement. C’est aussi apprendre de soi pour mieux apprendre des autres. Se connaître, se reconnaître pour une meilleure qualité d’écoute et de prise de direction collective.
Un grand merci à Stéphanie, Jean-Luc et William de Linkup Coaching